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Macramé.es

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Macramé.es, c’est un appel de textes avec pas de thème, un appel de textes en continu qui va permettre aux auteurs et autrices qui y participent de se rejoindre, de se rattraper, de s'entrelacer pis de recommencer longtemps à se rencontrer à même le beau et le fort de leurs mots. C’est un appel de textes avec pas de fin mais plein de débuts, une invitation à l'écriture qui se veut la plus inclusive possible, une porte qu’on laisse grande ouverte au divers et au multiple.


L'idée est de créer une toile de textes imbriqués les uns dans les autres, indissociables les uns des autres. Pour débuter le projet, la seule chose qu’on te demande de faire c’est de reprendre une suite de mots qui existe déjà dans le texte intitulé Pour la suite du monde: cueilles-y une ou deux images, emprunte-nous une tournure de phrase ou une figure de style; ose repartir avec:

Pour la suite du monde

Tu viens vers moi dans l’octobre. Je ne reconnais pas tes chairs, mais elles sont souriantes. Tu frappes ; colles des ecchymoses à chacune de mes portes et déjà j’étends, un par un, mes possibles sur tes rives. Avant notre venue au monde, je tisse le doux de nos épuisements, j’emmêle l’insensé de ces rêves en murmures, ceux qu’il nous faudra taire ensemble, nos appels à demain.

 

Je déplie doucement (au creux de nos mains frêles, nos mains d’automne mourantes) ces matins mauves de dimanche, ces histoires de chats qui s’aiment. Je te raconte par vent froid, en gerçant nos lèvres, comment les femmes de mon ascendance se doivent d’être solides. Je me décuple, me fais troncs d’arbres fiers qu’on ne déracinera pas.

Noeud après noeud tu enchaines nos jours, le quotidien qui se fait kitsch parfois et la peur floue du risque. Je te bois en torrents, en immense, je m'étouffe mais tu ne me noies pas. Je n’ai pas peur du ressac et, dans nos eaux souterraines, nos sangs parlent de varech et de fonds clairs pendant que les jours d’hiver font fondre nos langues. La nuit, je m’effondre dans tes souvenirs : j’espère y pêcher un bout du ciel, un bout de bleu profond, un fragment d’idylle. Faire de nous un carnaval.

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